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Le syndrome ORPÉA, des Ehpad aux crèches



Après les vieux, alertez les bébés. Le scandale ORPÉA avait mis en lumière la maltraitance faite aux personnes âgées et voici qu’on découvre maintenant le même type de dérive dans les structures d’accueil de la petite enfance. Un rapport de l’IGAS (Inspection générale de l’action sociale) publié récemment, intitulé « Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches », tire le signal d’alarme : « Comme dans le secteur des personnes âgées, la régulation insuffisante du secteur marchand peut laisser prospérer des stratégies économiques préjudiciables à la qualité́ d’accueil ». Les rapporteurs constatent que « la logique quantitative d’accroissement de l’offre a devancé les objectifs qualitatifs d’une réponse adaptée aux besoins de l’enfant, la qualité́ ne faisant l’objet d’aucun pilotage réel au niveau national. »


On valorise l’accueil en crèche comme un modèle d’épanouissement et de socialisation. Dès lors, l’accueil par les assistantes maternelles ne cesse de baisser. Entre 2017 et 2020, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a enregistré un recul de 50 000 places, majoritairement chez les assistantes maternelles. « Les crèches gérées par des collectivités ou des associations sont également en déclin et le nombre de places pour les enfants de 2 ans à l’école continue sa chute. Seule l’offre par les crèches privées à but lucratif augmente », peut-on lire dans le rapport du Haut conseil publié en mars dernier.


La marchandisation des services à la population n’est pas sans risque. Des entreprises qui gèrent des centaines d’établissements se sont créées dans une logique de rationalité qui est la même que celles des chaînes d’EHPAD. Le rapport de l’IGAS dénonce une « dégradation de la qualité́ » et « une injonction permanente au “remplissage“ qui peut conduire au sentiment de répondre à de pures logiques gestionnaires et quantitatives plutôt qu’à une logique qualitative d’éveil des enfants ». Contre ces dérives, il est temps d’agir et de faire le choix du local, à taille humaine, pour prendre soin des humains, des plus fragiles, vieux ou jeunes.

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