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La hiérarchie des métiers territoriaux renversée par l’intelligence artificielle

Jean Dumonteil




C’est une étude passionnante sur l’impact de l’intelligence artificielle (I.A.) générative sur le personnel des collectivités territoriales qui vient de paraître. Dans le cadre d’un projet collectif à la Ville de Lyon portant sur les enjeux de l’I.A., des élèves de l’INET (Institut national d’études territoriales) ont produit une cartographie des métiers concernés par cette évolution. Leur cartographie est fondée sur la méthodologie de l’Organisation mondiale du travail (O.M.T.) faisant référence aujourd’hui pour analyser les effets de l’I.A. sur les ressources humaines.


Près la moitié des postes de la commune sont concernés par des évolutions potentielles induites par l’I.A. générative. La cartographie montre qu’au moins 25 % des tâches des métiers exercés par les agents peuvent être effectuées, en totalité́ ou en partie, par l’I.A. générative. Les filières administrative (plus de 70 % concernées et très concernées) et culturelle (près de 60 %) sont les plus impactées. Rien d’étonnant car cela correspond à la capacité́ de l’I.A. générative pour effectuer des tâches de métiers de bureau ou de création, plutôt que des tâches manuelles. Le nombre d’agents dans tous les services ressources et administration est appelé à fortement diminuer. 


Le changement à venir risque d’avoir l’effet d’une tornade dans les services financiers, la commande publique, la gestion de l’état civil, les directions des ressources humaines, et tous les emplois de bureau. L’arrivée de l’I.A. générative est une révolution par rapport à laquelle la généralisation de l’informatique dans les années 1990 laissera le souvenir d’une aimable réformette.


Faut-il avoir peur de ce grand remplacement par la machine ? Quelles fonctions occuperont demain les agents communaux ? Même si de plus en plus de tâches peuvent être automatisées, les métiers de services et d’exécution seront les grands gagnants de la révolution de l’I.A.. Cela tombe bien car on a besoin de recruter dans ces secteurs : métiers de l’aide à la personne, de la crèche à l’EHPAD, restauration, métiers des espaces publics, jardiniers, voirie. Tous ceux qui prennent soin des autres et de notre environnement. Tant de métiers « naturellement humains » qui n’étaient jugés « essentiels » que le temps d’une crise sanitaire, mais qui pourraient bien demain être mieux reconnus car irremplaçables. 




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