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Je fais un partenariat, donc je suis !

Chronique de Gabrielle Halpern




En 2015, les Etats membres des Nations unies ont défini dix-sept Objectifs de Développement Durable (ODD). Parmi ces derniers, on trouve celui de l’éradication de la pauvreté, celui de l’accès à la santé ou encore celui du recours aux énergies renouvelables. Il en est un qui attire particulièrement l’attention ; le dix-septième et dernier objectif, à savoir « les partenariats pour la réalisation des objectifs ». Ce dernier objectif semble être la clef de voûte de l’Agenda 2030 des Nations Unies, peut-être la condition sine qua non de la réalisation de tous les autres objectifs.


Changer le monde, - ou du moins, le réparer -, ne repose pas sur les épaules de quelques-uns et c’est précisément parce que cette responsabilité incombe à tous qu’il nous faut nous lier les uns les autres pour y parvenir. Alors que l’on entend toute la journée des discours emplis d’emphase pour des métiers à la mode comme celui de data scientists, il se pourrait bien que le vrai grand métier, LE métier qui devienne stratégique dans les années à venir ,soit celui de… directeur des partenariats ! La capacité d’une entreprise, d’une association, d’une administration publique, d’une école, d’une maison de retraite, d’un restaurant, d’un théâtre, d’un hôpital ou encore d’une collectivité territoriale à se concevoir comme un écosystème responsable de la création et de la culture d’un véritable maillage territorial, culturel, social, professionnel, éducatif, sectoriel, intergénérationnel va devenir cruciale dans les années qui viennent. Demain, ce qui fera la force d’une entreprise sera sa capacité à entraîner avec elle toute sa chaîne de valeur : fournisseurs, sous-traitants, clients, territoires, partenaires publics, investisseurs, écoles et même concurrents !


Tant que chaque acteur restera enfermé dans sa case, il n’y aura pas de réparation du monde. Tant que chaque acteur de la Cité n’assumera pas sa responsabilité partenariale, il n’y aura pas de contrat social. Demain, on évaluera une entreprise, une association, une école, un hôtel, une usine ou encore un restaurant par rapport à sa capacité à jouer un rôle de point de repère pour son territoire, à créer des ponts entre les mondes, à cultiver des maillages et des écosystèmes ; autrement dit, par rapport à sa capacité à « hybrider »* et à « s’hybrider ».


Si l’Objectif de Développement Durable 17, consacré aux partenariats, constitue la clé de voûte de l’Agenda 2030 des Nations Unies, c’est en embrassant cette philosophie de l’hybridation que nous y parviendront tous !

 

*Gabrielle Halpern, « Tous centaures ! Eloge de l’hybridation », Le Pommier, 2020.


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