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« Créer des ponts entre les mondes »


Chronique de Gabrielle Halpern, Philosophe






« Alors que beaucoup de personnes autour de nous font le constat de divisions, de fractures qui seraient irrémédiables, n’avons-nous pas le devoir d’aborder le monde d’une manière non-catégorielle ? Et si l’on cessait de penser les jeunes et les personnes âgées, les métiers manuels et les métiers intellectuels, le rural et l’urbain, l’artisanat et le numérique, indépendamment les uns des autres ? N’est-il pas venu le temps de repenser l’école, l’entreprise, l’administration, l’aménagement du territoire, les lieux culturels ou encore les maisons de retraite ? 


Dans mon nouveau livre « Créer des ponts entre les mondes – Une philosophe sur le terrain » (Fayard), qui est le plus personnel de tous mes ouvrages écrits jusqu’à présent, je vous invite à me suivre dans un véritable tour de France dans lequel je me suis lancée il y a quelques années. Si Sartre avait raison lorsqu’il affirmait que l’on est ce que l’on fait et que ce sont nos actes qui nous définissent, alors il m’a semblé beaucoup plus intéressant de m’interroger non pas directement sur ce qu’est la France, mais sur ce qu’elle fait… Ne serait-ce pas là le meilleur moyen de se faire et de mettre en lumière « une certaine idée de la France » pour reprendre les mots du Général de Gaulle ? Et c’est ainsi que je suis allée à la rencontre d’agriculteurs à la pointe du Finistère, d’aides-soignants à Marseille, de bénévoles d’association dans les Hauts-de-France, de comités exécutifs du CAC 40 à Paris, d’enfants, de résidents d’Ehpad et de tant d’autres citoyens dans tous les territoires de notre pays, pour découvrir ce qu’ils font, parler avec eux et déceler dans leurs actions des raisons d’espérer. 


On a trop souvent cette image du philosophe comme vieux sage, portant un pagne et une barbe, navigant solitairement et très haut dans le monde des idées et parlant un langage incompréhensible au commun des mortels… C’est cette image-là que j’ai voulu briser pour en proposer une autre : celle du philosophe comme figure engagée dans la Cité, prenant le temps de la connaître réellement, allant dans des exploitations agricoles, des hôpitaux, des associations, des usines, des startups, des entrepôts, des écoles, à la rencontre du plus grand nombre. Si l’on veut penser le monde avec justesse, il faut aller dans le monde ! Bonne lecture à tous ! »



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